COMPARUTION DES ACCUSéS DU MEURTRE D’UN MILITANT SIKH : « LA POINTE DE L’ICEBERG »

Les trois ressortissants indiens accusés du meurtre du militant sikh Hardeep Singh Nijjar, survenu en juin 2023, ont comparu mardi matin devant la Cour provinciale de la Colombie-Britannique à Surrey. Tous les trois font face à des accusations de meurtre au premier degré et de complot pour meurtre.

Aucune des accusations n'a encore été prouvée en cour.

Notre problème demeure l’Inde

Une cinquantaine de partisans et de membres de la famille du militant se sont rassemblés devant le tribunal, arborant des drapeaux pro-Khalistan jaunes et bleus et des pancartes, dont certaines portaient les visages des accusés, qui ont été arrêtés à Edmonton la semaine dernière.

Dans la culture sikhe, il n’y a de haine envers personne, a déclaré Moninder Singh, porte-parole du Conseil des Gurdwaras de la Colombie-Britannique, qui s’est dit peiné pour les trois jeunes accusés. « Ils devront payer pour ce qu'ils ont fait, pour avoir brisé une famille de cette façon et dévasté une communauté. »

Lorsque je les regarde, je ne vois rien d’autre que des personnes engagées pour accomplir un acte au nom de l’Inde [...] je ne vois que le drapeau indien, le génocide qui a été commis contre notre peuple, la répression transnationale, la violence qui a été introduite au Canada, a-t-il ajouté.

La pointe de l’iceberg

C’est quelque chose que nous attendons depuis 11 mois. Donc, il y a beaucoup d’émotion dans la communauté en ce moment, a dit Moninder Singh, lors d’un point de presse devant le tribunal de Surrey.

Malgré un sentiment de soulagement à la suite des trois arrestations, l’inquiétude plane toujours sur la communauté depuis l’assassinat de Hardeep Singh Nijjar, le 18 juin 2023, à Surrey. « Ces trois personnes aujourd'hui pourraient en être trois autres dans un an », a affirmé le porte-parole du Conseil des Gurdwaras de la Colombie-Britannique. 

Il ajoute que le rôle de la communauté est crucial dans l’enquête en cours : Le fait de connaître ces trois visages depuis environ trois jours sera utile pour la communauté. Ces photos circulent sur le terrain et on tente de comprendre où ils ont séjourné, avec qui ils ont été en contact, si des personnes les ont aperçus dans le secteur.

Moninder Singh a affirmé que les trois accusés ne représentent que « la pointe de l’iceberg » parmi l’ensemble des personnes qui ont été impliquées dans le meurtre de Hardeep Singh Nijjar. Il espère que le gouvernement du Canada fera tout pour que l’Inde rende des comptes sur le plan international. 

L’assassinat de Hardeep Singh Nijjar avait suscité des tensions diplomatiques majeures entre le Canada et l’Inde, après que le premier ministre Justin Trudeau eut accusé le gouvernement indien d’avoir joué un rôle dans le meurtre, ce que ce dernier a démenti.

Mardi, la ministre des Affaires étrangères, Mélanie Joly, a maintenu les allégations voulant que le gouvernement indien soit impliqué dans l’assassinat du leader sikh.   

Les Indiens décideront du sort de l'Inde, pas les étrangers

Le haut-commissaire de l’Inde au Canada s’est exprimé publiquement pour la première fois depuis les arrestations mardi. Sanjay Kumar Verma s’est adressé au Conseil des relations internationales de Montréal, sur le thème des relations actuelles et futures entre l’Inde et le Canada. 

Il a affirmé que des groupes sikhs au Canada qui appellent à la création d’un état indépendant de l’Inde franchissent une grande ligne rouge que son gouvernement considère comme une question de sécurité nationale.

Les Indiens décideront du sort de l'Inde, pas les étrangers, a déclaré Sanjay Kumar Verma. 

La police, qui a annoncé les arrestations la semaine dernière, a déclaré que l'enquête sur un lien éventuel avec le gouvernement indien se poursuit.

Au moins deux des trois présumés tueurs à gages présumés comparaîtront de nouveau le 21 mai par vidéoconférence.

Avec des informations de la Presse canadienne

Cette nouvelle peut être consultée en chinois sur le site de RCI.

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