DE LA « BARBARIE » : FITZGIBBON RéPROUVE LE VANDALISME ENVERS NORTHVOLT

La découverte par Northvolt d'« engins incendiaires » sur le site de sa future usine québécoise indigne la classe politique. C'est le cas du ministre Pierre Fitzgibbon, qui a comparé les activistes à l'origine de cette action à « des barbares » qui « jouent avec la sécurité des gens » et qui mériteraient d'être « chassés ».

Je pense que ce sont des actes de barbarie, a laissé tomber M. Fitzgibbon, mardi, peu avant la reprise des travaux parlementaires à Québec. Ce n'est pas acceptable, a-t-il poursuivi, disant espérer que les policiers [fassent] le travail.

Le ministre de l'Économie, de l'Innovation et de l'Énergie, qui a été au coeur des décisions gouvernementales ayant convaincu l'entreprise suédoise Northvolt de s'établir en Montérégie, affirme avoir bon espoir que la réputation de la province ne sera pas entachée par cet incident, qu'il qualifie néanmoins de honte pour le Québec.

La barbarie, ce n'est pas généralisé, a-t-il dit. Des barbares, plusieurs pays en ont. Nous, on en a quelques-uns. On va espérer les chasser. [Mais] je pense que le Québec offre encore beaucoup d'attraits. Moi, je suis très confortable de vendre le Québec à l'international et je vais continuer à le faire.

Son collège à la Sécurité publique, François Bonnardel, a lui aussi qualifié les gestes des vandales d'inacceptables. On n'a pas le droit de poser des gestes comme ceux-là, a-t-il dit. On a le droit de s'exprimer, mais pas de vandaliser [et] de mettre la vie de certains employés en danger.

Régulièrement montré du doigt pour n'avoir pas imposé de BAPE sur l'ensemble du projet, le ministre de l'Environnement, Benoit Charette, s'est aussi dit convaincu mardi que ce genre d'opération était contre-productif et qu'il venait entacher l'action de ceux qui, de façon très, très légitime, posent des questions.

Tout comme Pierre Fitzgibbon, M. Charette a plaidé que les actes de vandalisme posés à l'endroit de Northvolt et de ses partenaires n'étaient pas représentatifs de l'opinion des Québécois.

On a différents sondages réalisés qui démontrent un appui réel de la population à l'égard du projet, ce qui nous fait dire que ce sont des gestes faits par des éléments perturbateurs, a-t-il déclaré.

Le ministre a par ailleurs déposé au Salon bleu une motion sans préavis, mardi après-midi, pour que l'Assemblée nationale condamne vigoureusement et sans réserve les actes de violence, le sabotage et les menaces envers Northvolt. Tous les députés présents ont voté pour.

Ça dépasse les bornes

À Ottawa, les élus ont également réagi fortement à la découverte d'objets incendiaires sur le site de Northvolt, qui prépare actuellement le terrain en vue d'établir une immense usine de cellules à batteries pour voitures électriques à la limite des municipalités de Saint-Basile-le-Grand et de McMasterville.

J'ai parlé au président de Northvolt ce matin – pas celui au Canada, mais celui en Europe – pour le rassurer, en lui disant qu'effectivement, on avait condamné de façon très, très claire ces actions-là, a déclaré le ministre de l’Innovation, des Sciences et de l’Industrie du Canada, François-Philippe Champagne, mardi.

Ça ne représente pas qui nous sommes chez nous, a-t-il poursuivi, lors d'une mêlée de presse improvisée à la sortie d'une réunion du Cabinet Trudeau.

J'ai moi-même posé [dans le passé] des gestes de désobéissance civile non violente, mais là, ce qu'on voit, ça dépasse les bornes, a aussi commenté le ministre fédéral de l'Environnement, Steven Guilbeault, qui a longtemps milité au sein d'organismes environnementaux comme Greenpeace et Équiterre.

Northvolt a révélé lundi que « des objets incendiaires » avaient été placés la fin de semaine dernière sous de la machinerie, mettant sérieusement en danger les employés, selon l'entreprise. Une enquête policière est en cours.

D'autres actes de vandalisme ont également été posés dans les derniers mois à l'encontre de la société et de ses partenaires.

Des clous ont été plantés dans des arbres, ce qui, selon Northvolt, comporte des risques importants pour la sécurité des travailleurs chargés d'abattre ceux-ci, et des tapis cloutés ont été dissimulés à l'entrée du chantier pour crever les pneus des engins utilisés dans le cadre des travaux préparatoires qui ont cours.

Les bureaux du Centre de valorisation du bois urbain, qui revalorise les arbres abattus sur le terrain, ont également été aspergés de peinture noire dans les derniers jours.

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